lundi 17 avril 2017

Tout est bon dans le Cochon !                                                        
Les mérites du Cochon sont innombrables, tellement que leur énumération occuperait plusieurs volumes. Alors, plutôt qu'un long discours, La Reynière a employé une formule-choc qui a traversé les siècles, un apophtegme profond, faussement attribué à Brillat-Savarin, auteur de La Physiologie du Goût (1825). Corrigeons cent-treize années d'injustice, rendons à Alexandre ce qui est à Alexandre, rétablissons la Vérité, redressons les errements de l’Histoire, et citons cet aphorisme qui tourne au profit du génie, extrait de la page 26 de L’Almanach des Gourmands de 1804 (2ème Année) :

La Nature a si bien arrangé les choses,
que tout est bon dans le cochon,
et que rien n’est à rejeter.

Et non content de fournir mille nourritures terrestres, le Cochon alimente nos réflexions philosophiques…

Quiconque voudrait étudier avec quelque attention les mœurs de cet animal, trouverait dans toutes ses habitudes un grand fond de philosophie ; et depuis le Cochon de Saint-Antoine* et les pourceaux d’Épicure**, jusqu’à ceux dont nous avons le bonheur d’être les contemporains, et qui se rendent en foule tous les lundis de chaque semaine au marché de Saint-Germain-en-Laye qui en approvisionne tout Paris, il n’en est aucun qui n’ait été sur la terre un exemple de stoïcisme, d’impassibilité, d’égoïsme et de bon appétit, qualités auxquelles on a reconnu dans tous les siècles, et surtout dans le nôtre, MM. Les Philosophes C.Q.F.D.
* Saint Antoine d’Égypte est souvent représenté avec un cochon portant une clochette. Il semble que cette tradition iconographique manque de rigueur : les cochons à clochettes sont apparus bien plus tard dans le Dauphiné, berceau de l’ordre des Antonins, où les cochons n’avaient pas le droit d’errer librement dans les rues, sauf ceux des Antonins, reconnaissables à leur clochette. (source : wikipedia).
** L’expression vient d’Horace, Épître à Tibulle (I-IV) : « Si tu veux rire, viens me visiter ; tu verras un homme gras, poli, fort occupé de sa peau, un pourceau d'Épicure. »

Sans oublier que sans lui, point de peinture, et par conséquent, pas de Boucher, pas de Raphaël, pas de Léonard, etc…:

Les arts disputent à la cuisine l’honneur de tirer parti de ses dépouilles ;  et (…) le poil de son dos est devenu, comme chacun le sait, le premier instrument de la gloire de Raphaël.


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