mercredi 5 avril 2017

Oh, les vilains bouchers !                                                                                         

Madame Ginette S*** nous a adressé une lettre – une vraie, en papier -  dans laquelle, se prétendant bouchère, elle jalouse les charcutiers :

Célébrer ainsi le Corps des charcutiers
Et ignorer le noble métier de Boucher !
C’est assurément avoir deux poids deux mesures…
Je vous en conjure, réparez cette injure !

Ne voulant créer aucun schisme au sein de son lectorat - l'Eglise de la Gourmandise étant Une et Apolitique - la Rédaction s’est immédiatement réunie, et à l’issue d’une séance gustative toute empreinte d’une franche bonhommie, a rendu la sentence suivante, au risque de froisser quelque peu Madame Ginette S*** et ses rimes en hures :


Cher Lectrice gourmande et peut-être bouchère,

Deux poids, deux mesures, avez-vous dit ?
Voilà qui est fort à propos !
Car si l’on en croit La Reynière,
Aux jugements on ne peut plus sûrs,
Tous les bouchers de Paris
Maniaient le kilo,
(Du poids, la nouvelle mesure),
D’une étrange manière…


Nous sommes fâchés d’être obligé de répéter que les Bouchers ne pèsent pas plus exactement leur viande que les Boulangers leur pain ; et jusqu’à ce qu’on les oblige de vendre selon les nouveaux poids, comme on les force d’y peser, les consommateurs seront toujours leurs victimes. La division du kilogramme est si baroque, tandis que celle du poids de marc* était si naturelle et si commode, que les Parisiens seront toujours dupes de ces fractions.

*Un marc équivalait à 244,75 grammes soit : une demi-livre, deux quarterons, quatre demi-quarterons, huit onces.

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